Billet de retour.

Un petit moment que je ne suis venu sur mon blog. J'avoue. Si mon ordinateur a grillé et que j'ai passé pas mal de temps à naviguer je n'ai aucune excuse pour plaider non coupable.

Cette année devait être importante. Elle le fût, elle l'est. Je n'ai jamais autant voyager et jamais autant porté un dossard pour taquiner le chronomètre. Entre les courses de canoë descente et les courses de kayak extrême cette année 2012 est d'un régime gargantuesque (j'ai enfin réussi à placer ce mot affreux ). De l'autre j'ai découvert une fille fantastique et fait partie de ma vie. Elle est mon équilibre de chaque jours. Nombre de choses construites et réussies le sont grâce à elle.

Je vais donc tenter de reprendre le calendrier là où je l'avais laissé.

De retour de Norvège l'eau commença à manquer dans les Pyrénées ne laissant à la tribu PEK que de maigre parcours à taquiner. Alors histoire de remplir la cartouche de sensation en attendant des moments plus propice toute la PEK s'était donnée rendez-vous à Cauterets juste en amont de l'embarquement de la classique tribale au surnommé rapide de "l'équerre". A la façon dont se tortille le gave on ne risquait pas de se tromper d'endroit …

Alors pourquoi on ne s'y rend pas plus tôt, avec plus d'eau ? Parcequ'avec plus d'eau au lieu de d'atterrir dans le couloir de sortie du rapide, on se prendrait la falaise ! 

Tout le monde a tracé de bonnes lignes sauf… Moi. A vouloir descendre "dragster" dans le machin j'ai tellement pris de vitesse que j'ai tiré franchement tendu sur une réception "granit au soleil". Pas de TVA (Tassement des Vertèbres Associés) mais un très gros mal aux côtes (une fois de plus).

Photo prise par "mini Dumont". Il a de l'avenir ;-)

Notez que la photo vaut le détour. 

Sauf que de retour au travail deux jours plus tard une de mes côtes s'est dérobée alors que j'étais suspendu dans un arbre scie en main. Fracture, taxi rouge, blouses blanche et pas de rigolades pour trois semaines.

J'ai eu donc juste le temps de me remettre d'aplomb à la pagaie pour aller faire une virée en République Tchèque et participer à la Devil's Race et continuer de ramasser des points pour le classement final de la coupe d'Europe et de la coupe du Monde de kayak extrême.

Fafa et moi en mode "tcheque qui attend le train"...(photo: Julien Lenaour).

C'est dans un jovial gros bordel organisé que la course s'est déroulée. Quand au pays du kayak, cette section de la Vltava n'est ouverte que 8 jours par an, c'est le pays tout entier qui se pointe !!! Imaginez une Ardèche aux heures de pointe estivale. Mélangez bien rafts, hot dog, canoë et kayak de descente, kayak de rivière et vous y êtes.

Moment inattendu: la navette. Une ligne de chemin de fer  d'époque soviétique longe la rivière. C'est donc en Micheline pleine à craquer de kayakistes et leur matos que nous remontons au départ. Voire les mamies tchèques grogner face à l'affluence, bloquées sur leur siège par les kayaks empilés dans les wagons ! Ca vaut le détour.

J'assure une belle deuxième place à rien du premier.

Je suis un très heureux second, entre deux piliers de la course extrême (Mike Dawson et Michele Ramazza).

Des musculations à 5 heures du matin et des centaines de kilomètres de canoë engloutis durant l'été. Des courses de quartiers puis se fut le moment d'aller en Autriche pour la Sickline.

Fatigué, le sommeil difficile. La course fût dure. "Champion's killer" me refusera l'entrée en finale. 20 ème. Mal barré pour le classement coupe du monde de kayak extrême, la coupe d'Europe était dans ma poche car mon adversaire direct  Michele Ramazza (Italie) échoue dans les bas-bond du classement.

Je ne devais pas aller à la Green race. Le championnat de France de canoë descente étant prévu à la même date depuis longtemps.  Tenter de remporter une seconde coupe du monde ou un nouveau titre de champion de France ?Un choix pas simple. Se serait Championnat de France.

Depuis plus de 10 mois, je participais à la création d'un nouveau kayak long pour la Green. Un projet coûteux et stratégique pour Liquidlogic. On m'a bien fait comprendre que se serait dommage de ne pas accomplir le projet. 

Mais laisser un club, une région et mon équipier aussi… Le championnat se déroulera sur la Dordogne. classe 1… Ca fait rêver.

Je savais qu'un jour ou l'autre un choix serait à prendre. Concilier deux disciplines qui parfois s'opposent n'est pas simple tout les jours. J'aime tellement les deux.

J'ai fait un choix qui aurait été dure à assumer dans les deux cas. Quelle partie de moi devait continuer ?

Ce sera Green race.

Peu d'eau durant la semaine. Pas de pluies depuis plusieurs semaines. "The greatest show in all the sports" s'annonçait moyen. S''était sans compter sur le lâcher d'eau. Après une semaine de repérage à 7 inches à l'échelle, la course s'est déroulée avec presque le double (12,5 niches) rendant les passages plus que ardus dans un tempo à la "Good morning Viet-nam".

Les long boats s'élancent en premier; je suis dossard 3. Chaque coup de pagaie précède une surprise. Un kayak bloqué à gauche. Une mec qui brasse à droite. Des cordes traversent la rivière. Le tond monte à mesure que l'on approche du "Gorilla". Ca crie, ça hurle, les Vuvuzelas couvrent le tout. C'est l'arrivée fatidique dans "Gorilla". Pas le temps de réfléchir il faut réagir. Je suis à l'envers dans "the natch" ! Dans le même coup de pagaie, j'esquimaute et saute entre les pattes du gorille. Maintenant il faut tenir. J'en prend plein la figure. 5 eme à rien du 3eme.

jA61mmjUJyW5eJ5MKQQ" frameborder="0" allowfullscreen>

En kayak court, je réussi quasi la course de ma vie. Sauf que Mike Dawson le kiwi est à peine une seconde plus rapide. Ce sera le Green Race la plus rapide de l'histoire ! En finissant second, je remporte la Coupe du monde de kayak extrême 2012 (AWP world series) devant Mike Dawson. 

Maintenant que j'ai remporté deux fois la coupe du monde, que faire? Continuer ! 

J'ai encore beaucoup de chose à apprendre de la rivière. 

J'aimerais bien faire le White Water Grand Prix mais j'ai peur que le budget arrive trop tard. je n'aurais peut être plus jamais l'occasion d'y participer. Surtout que je ne sais toujours pas si la mairie de PAU mon employeur va me laisser partir une fois de plus en congé sans solde.