Toutes ma saison en canoe,en kayak, mes péripéties en rivières ainsi que des aventures avec tout engin susceptible de glisser !!!
25 Décembre 2012
WHITE WATER GRAND PRIX 2012.
Histoire de changer, le White Water Grand Prix, au lieu de se dérouler au Québec se fera au Chili.
Un sacré défi pour les organisateurs. Cette édition 2012 ne comptera que des courses de kayaks extrême au programme. Les participants étant plus que triés sur le volé, il était sùr que le niveau de la compétition serait du plus haut niveau et l'engagement presque no limite ! Cela s'est joué à peu d'avoir une compétition incluant la chute du Middle Palguin (22 mètres)… L'organisation a dût composer entre des kayakistes surchauffés à 'idée d'envoyer gros et la sécurité de chacun.
La pluie fût au rendez-vous pendant les 2 semaines et demi de la compétition. Du coup nous avons eu affaire lors des cinq compétitions qu'à des rivières en crue, le spectacle était assuré !
2012 Chilego Whitewater Grand Prix from Tribe Rider on Vimeo.
Etape 1: Enduro sur le Golgol. Un gros Gogol. En plus de la pluie qui engraisse la rivière des tonnes de pierre ponce dévalent donnant parfois l'impression de naviguer dans du gravier…
2012 Chile Whitewater Grand Prix - Stage One Teaser from Tribe Rider on Vimeo.
Une course de 10 minutes avec 2 manches devait être au programme. Mais la dernière difficulté du parcours annoncé, la "Salto del Indio" aura brassé pas mal de monde durant le repérage. Plus d'un tiers des postulants a nagé, deux pagayeurs dont moi-même ont les côtes en vrac, un le tympan mal en point.
La chute d'eau n'est pourtant pas très haute, environ 14 mètres; Mais sa forme provoque des apnées très prolongés (parfois plus de 10 secondes) incluant une méchant brassage en règle dans les marmites à vous faire péter les tympans.
Kyle a une côte cassé. J'en ai une faillé. Les Grand prix n'a pas commencé que ça fait déjà du grabuge. Après une dure discussion entre les "raisonnables" et "les chaud du show" il fût décidé par vote que la "Salto del Indio" ne serait pas dans le parcours de course. Sâge décision car le lendemain la rivière montait encore de 50 cm.
Personne n'en parle mais tout le monde appréhendait cette course. C'est gros et les chutes sur le parcours sont loin d'être accessible en chrono.
J'étais partagé entre rentrer en France ou regarder le spectacle. Etant venu au Chili pour pagayer, j'ai décidé autre chose. j'ai donc "strappé" mes côtes à coup de scotch renforcé pour tenter la première manche. Je sais que ce n'est pas raisonnable. Je ne peux vraiment pagayer que à gauche et esuimauter que d'un côté au risque d'achever mes "costillas". Je suis déjà cassé de partout alors une côté cassé de plus, autant aller jusqu'au bout malgré la douleur.
Quand toute monde se jette dans les chutes en main droite, je le fait donc main gauche. Je pagaie juste ce qu'il faut sur les zones plate.
A la surprise générale je remporte cette première manche !? Bon dieu que j'ai mal mais j'ai prouvé ce que je valais.
Le lendemain, le Golgol est encore plus gros. Comme dit lors de la réunion d'avant course si la rivière montait non pas la meilleur des deux manches compterait pour le classement de la course mais l'addition. J'ai donc remis du scotch pour tenter de finir le travail.
Là c'était plus que limite, j'ai pris carton sur carton. Une grosse déception que le résultat final puisque finalement c'est la meilleur manche qui compte. La seconde s'étant couru avec plus d'eau mon premier chrono passait aux oubliettes et les nageurs d'hier deviennent les gagnant tout court !? Du vol pure et simple…Aucun respect de ce qui doit être appliqué. Le Grand Prix est-il un show ou une course ? Un show avant tout.
2012 Whitewater Grand Prix - Stage One - Whitewater Enduro from Tribe Rider on Vimeo.
Etape 2: Boulder dash sur la section "tres troncos" du rio Puesco. Un petit voyage depuis le Golgol, c'est exactement ce qu'il me fallait pour espérer récupérer.
Incroyable, la rivière ressemble en tout point à ce que je cours toute l'année dans les Pyrénées. C'est "les 800" à Cauterets ! Une aubaine. Séchant le jours de repérage, C'est grâce aux vidéos embarquées que j'ai pu mémoriser la rivière et prendre le départ. Le Puesco étant un vicieux labyrinthe, j'ai quand même trouvé le moyen de brasser et par miracle récupérer mon matériel tout seul; ce qui me fait dire une chose : "ma côte n'est pas faillée car là elle aurait dû casser…?!" Un tour de scotch de plus pour le doute et banzai.
Je sers très fort les dents histoire d'oublier là où j'ai vraiment mal.
Il neige juste au dessus de nous, le niveau d'eau cette fois-ci descent entre les deux manches. Premier !!!
2012 Whitewater Grand Prix - Stage Two - Boulder Dash from Tribe Rider on Vimeo.
2012 Whitewater Grand Prix - Stage Two Athlete Experience from Tribe Rider on Vimeo.
Etape 3: Sprint sur le rio Nevados.
De même je sèche quelques descentes de reconnaissance. La section de course n'est pas très technique elle demande énormément de précision. Contrairement à tous, je me focalise sur le deux tiers de la course car ensuite il est impossible remonter aisément au départ sans devoir descendre un canyon engagé sans portage possible de plus de 700 mètres puis remonter à pied au départ sur une piste à plus de 17%. j'esquive donc des sauts et un portage difficile pour mes côtes.
Deux petites erreurs sur le tiers que justement j'ai peu reconnu me placent en troisième position de la course à 0,80 secondes du premier.
Je ne peux toujours pas tourner le buste mais mon mal de côtes s'estompe.
2012 Whitewater Grand Prix - Stage Three - Whitewater Sprint from Tribe Rider on Vimeo.
Etape 4: Boatercross sur le rio Futaleufu.
2 jours de voyage. 3 ferrys. Des centaines de kilomètres de pistes défoncées et nous voilà sur la Fulaleufu en Patagonie. Il pleut toujours, mes pieds n'ont été sec que deux jours depuis mon arrivée au Chili.
Ferry en directin du début du bou du monde: Futaleufu,Patagonie.
Malgré le temps affreux et la température hivernale le paysage est magnifique. La "Futa" entre en zone rouge. Il y a plus de 600 m/s. Les vagues atteignent par endroit près de 3 mètres. Ca déferle dans tout les sens. On se demande à chaque vagues si l'on arrivera à la franchir. C'est énoooooooorme !
Le boatercross se déroule dans le rapide de "mas o menos". Au premier tiers un gros rouleau barre le rivière, idéal pour y piéger un adversaire ou s'y faire avoir. La dernière partie est une succession de vagues déferlantes de 2m50 dans lesquelles il est difficile de savoir où se trouve les autres à moins de les recevoir sur la tête.
Je passe les tours sans trop de problèmes jusqu'à la final où les trois premier ex-aequo du classement générale provisoire ,dont je fait partie, sont au départ.
Comme à chaque fois, je prend la tête dés le départ . Je négocie très mal le premier rouleau qui remet tout le monde en course à la victoire. Ca joue des coudes. J'arrive à planter une accélération pour rejoindre Dane Jackson et Adrian Kiernan qui mènent la final. Malheureusement en voulant me faufiler entre eux, ils me prennent en sandwich ! Je dois stopper ma course et m'écarter !? Dane Jackson en profite pour filer et je fini second à la photo finish avec Adrian Kiernan.
Si je ne gagne pas la dernière course, fini l'idée de gagner le Grand Prix.
2012 Chile Whitewater Grand Prix - Stage Four - BoaterCross from Tribe Rider on Vimeo.
Etape 5: Mass start sur le rio Futaleufu.
Une course de titan de plus de 13 km.
Cette course est faite pour moi. C'est long et physique.
La tension monte très vite sur la ligne de départ. Les mots doux volent pour certains. Gooooooo! Je prend la tête dés le départ. Mais je me trompe de ligne en suivant ce qui 500 m plus loin n'a servi à rien. C'est un boater cross à 25 ! Ca frotte fort alors que les vagues chahute le monde. Dane prend la tête suivi de Lorenzo Adranda qui connait la rivière mieux que personne. Je lui colle au train jusqu'au prochain rapide où il ralenti juste avant un énorme rouleau !? Pour éviter de le percuter je dois esquimauter. Ensuite il a fallu passer la 6ème pour revenir sur lui puis Dane et le doubler avant "Mundaka". Nous sommes au coude à coude. Celui qui craque perdra le WWGP. Au 2/3 de la course de nombreuses marmites gênent la progression je décide de laisser passer Dane. Etant plus léger que moi il me montrera où passer. Manque de bol il est en train de craquer physiquement alors que je percute sa pointe arrière, une marmite m'attrape et me sort du courant… La victoire s'envole ! J'aurais beau revenir sur Dane Jackson en trombe il arrivera à "la casa de piedra" avant moi. Je fini donc second de ce Mass start et second du White Water Grand Prix.
Pour un bonhomme qui ne devait pas participer je m'en sort. Mes côtes me font toujours mal, la douleur s'estompe progressivement.
Ce Grand prix aura été une expérience très enrichissante. On a vécu deux semaines et demi de partage entre kayakistes de tout horizons.
On remarque une certaine diffrèrence dans le monde de l'extrême. Il semble se démarquer deux groupes. Ceux qui font de la compétition et ceux qui courent les records de chutes et expeditions. C'est significatif au classement générale.
Petite pause pipi pour les membres du surnommé "party bus" !? Notez que le chauffeur est une vrai légende puisqu'il a été le chauffeur officiel du groupe METALLICA lors de leur tournées sud americaine. Sacré Carlos !
2012 se clôture d'une belle manière.
Je remercie Nowooo, Adrenagliss, TEVA, sandiline, Gpower, Liquidlogic, Canoë Diffusion, Esquif, le garage Arnaud Pontaut pour leur soutien. Sans vous 2012 n'aurait été aussi belle.
Je vous souhaite de bonnes fête à tous.