Billet d'humeur de CKM.

Mi-janvier, une nouvelle fois encordé dans un arbre à jouer les singes volant scie japonaise en bandoulière pour la ville de Pau. Mon téléphone sonne... LE Stéphane Roux qui me demande mon avie !? C'est sûrement que ce doit parler des poilus dans mon genre...

J'ai tenu le billet secret. Mais là, il vient de paraître dans Canoe Kayak Magazine n°214.

 Bonne lecture.


Sickline

Je vous assure que de devoir cogner tous les deux mois pour amuser la galerie n’est pas toujours facile. Aussi  incroyable que cela puisse paraitre, j’ai parfois du mal à trouver l’os à ronger. D’autant que le boss, relativement échaudé, veille au grain. J’ai bien mes morceaux favoris mais la commande est claire. Pendant au moins deux numéros, je dois éviter de plomber systématiquement l’ambiance. Bon ! C’est vrai aussi que je compte sur cette pige pour changer de pelle. Et à  force de faire le zazou je sens que je vais finir par devoir la tailler à l’Opinel. Aussi qu’en j’ai commencé à causer de l’Adidas Sickline 2009, j’ai senti tout de suite comme un léger malaise à la rédaction : « le con, il ne va tout même pas nous refaire le coup d’EDF ! Il ne pourrait pas y aller mollo pour une fois …». Bon, c’est vrai qu’au moment où j’ai innocemment évoqué le sujet, faut dire que j’étais déjà très mal parti. Je venais d’écrire une vingtaine de lignes au gros calibre. Mon premier jet sur l’autoproclamé championnat du monde de l’extrême pouvait mettre la migraine à plus d’un et en particulier aux costauds qui l’on fait. Une véritable bourde même si la probabilité de croiser ces barjots sur mes petits spots pépères reste faible. Encore que vu le parcours des qualifications, j’envisagerais presque de m’inscrire en 2010 histoire de faire le fanfaron. D’ailleurs si ca continue, les gros bras en pirogues polynésiennes vont pouvoir tenter le coup. Vous imaginez l’affaire ! Les spécialistes du creek gras de gras posés à plus de 15 secondes. Et ensuite le plan boucherie sur le Wellerbruke. Il pourrait d’ailleurs y avoir du spectacle. Certes version vidéo gag mais tout de même assez pour faire un buzz de tous les diables. Car si j’ai bien compris, il s’agit pour Adaddas, comme dit le prof de gym du petit Spirou,  de promouvoir notre discipline à moins que ce ne soit l’inverse. Et pas n’importe quel kayak : le gros, le raide, le vrai, avec plein de poils et qui rend sourd. Et je reste poli. Bref ! La seule chose lisons-nous avec un brin de second degré que Chuk Norris ne peut pas faire. Et Baracouda? Starki et Hutch en C2 ?  Non plus. Magnum ? Même pas en vendant sa Ferrari. Encore que, question oseille, ca pouvait visiblement être utile. 100 euros l’inscription ! Un œil. Les trois bandes n’ont plus de kopeck ou quoi ? D’ailleurs il se dit que c’est Chuk qui a donné gratos la ceinture de boxeur refilé au vainqueur. Une sorte de truc tout droit sortie des matchs de catch US. Mais qu’est-ce que l’on peut bien foutre d’un truc pareil ? Atteler une remorque de foin? Bon ! Pour revenir aux pépettes, l’organisation tyrolienne était visiblement juste. Un ticket d’entrée à 100 balles. Pas pour le public mais pour les gusses du monde entier ayant cassé leurs tirelires pour se tirer la bourre sur l’Oetz et accessoirement faire la réclame d’Adadas. Et pourquoi pas mille? Je croyais naïvement que c'étaient plutôt les boites qui payaient pour faire de la pub? Que nenni ! En kayak, on fait plus fort. Ce sont les kayakistes qui payent de quoi placer au bon endroit les caméras afin d’assurer le bazar publicitaire des multinationales. Bon c'est vrai qu'avec un petit chiffre d'affaire de 11 milliards d’euros on peut se douter qu’Adadas soit ric rac pour inviter 100 gusses dans un camping de l’Otztal. Et vu le prix du m3 en Autriche. D'autant qu'il y a aussi le foot à équiper. Le foot ? Parlons-en. Fortiche Domenech. Chaque fois que les bleus poussent péniblement la baballe, Adadas allonge sans rechigner. Pas question que la bande à Titi raque pour mettre le cuir au fond des filets à coup de paluche. Encore qu'ils auraient les moyens de payer. Pas de risque non plus qu’ils payent 14 euros d’amendes aux policiers Autrichiens pour avoir fait dodette au bord de la route avant leur raclé de Vienne. Chapeau ! Réussir à faire plein de pognon en produisant un spectacle improbable. D’ailleurs, c’est même comme cela que l'on reconnait les grands sports. Regardez la voile. Les gusses ratissent des millions pour se faire la belle en cachette et nous plomber tous nos vendredi soir avec Pernoud. Le golf réussit l’exploit d’intéresser tous les grands patrons avec des quiches endimanchés se dandinant sur un pré tondue à ras. Pour nos champions de l’extrême c’est exactement l’inverse. Eux, donnent tout, émerveillent, régalent sur place et font la queue le soir tout mouillé au supermarché histoire de faire le plein. C’est tant mieux me direz vous. Et quand je dis eux, je pense aussi beaucoup à nos frenchies. Comme une nouvelle vague qui montrent depuis un certain temps leurs talents, envoient du lourd, sur l'Oetz,  la Green, en expédition, un appareil photo ou une caméra à la main. Car au fond, c’est sans doute cela l’important. Au-delà les travers de cette édition 2009 et parfois quelques melons un peu enflés ont sent aussi que la bande de joyeux drilles venu des Pyrénées et du reste de l’hexagone ne sont pas dupes et ont marqué les esprits. Pour eux comme pour les anciens ou tout simplement ceux qui ont zieuté les images, une descente sur Wellerbruke, c’est le top. Avec ou sans Adadas, avec un chrono d’enfer ou un bivouac au milieu, suivi ou pas d’un bain avec la minette en string, mais enchainé tout simplement avec une binouse jusqu’à tard dans la nuit avec un tas de potes de tous les pays, c’a le fait terriblement.